Antisémitisme 2.0

Je ne pensais pas sur mon blog de généalogie juive écrire un jour un papier à propos d’une flambée contemporaine d’antisémitisme. Mais force est de constater que la bête immonde est de retour, après avoir changé de nom, d’adresse et de visage. On a déjà tellement vu ou lu d’horreurs à propos de la journée du 7 octobre qu’on pensait tout savoir en matière d’ignominie. Mais même la généalogie n’est pas épargnée, et un article de Charlie Hebdo m’a glacé le sang à propos d’une cyberattaque intervenue ce même jour.

Des hackers ont en effet attaqué un site de généalogie par ADN, et diffusé sur internet une liste de 1 million de personnes aux racines juives, principalement ashkénazes. Si vous avez déjà fait des tests ADN pour creuser votre généalogie, vous êtes peut-être concernés.

Fichage ethnique : pour quelques poignées de dollars

Il s’agit du site américain de tests ADN 23andMe, qui a confirmé la fuite de données. D’après un article du site L’Usine Digitale, les pirates proposent ainsi un « fichage ethnique » et ont « mis la main sur les noms, les dates de naissance, les adresses e-mails, les photos de profil mais aussi sur les résultats des tests portant sur les origines des utilisateurs. Ces informations sont proposées entre un et dix dollars par compte, en fonction du volume acheté. »

Rappelons que les tests d’analyse ADN généalogique restent interdits en France. On peut parfois brimer le manque d’initiative de notre pays face aux innovations technologiques qui rythment notre vie ; en l’occurrence, cette prudence était manifestement bienvenue. En attendant que les choses se calment, peut-être est il préférable de retirer ses données – pour ceux qui en ont – des sites généalogiques ADN, et de bien veiller sur les sites de généalogie classique à masquer les contemporains. Pour vivre heureux vivons cachés disait l’adage. Même morts, pourrait-on rajouter.