Le Dibbouk, fantôme du monde disparu

Une belle expo se tient en ce moment au MahJ sur la figure du Dibbouk.

Il s’agit à la base d’une pièce de théâtre yiddish d’un écrivain et ethnologue russe (An-Ski 1863-1920) qui en a trouvé l’inspiration dans les shtetl d’Europe de l’Est. Ces petits villages à forte communautés juives nourrissaient un imaginaire riche de religion, d’histoires et de mythes, dont ce fameux Dibbouk.

Quelques personnages de la pièce du Dibbouk (@Mahj)

L’idée qui anime cette pièce est d’une simplicité et d’une force universelles :

« L’homme est né pour une longue vie bien remplie, et s’il meurt avant son terme que devient la vie qu’il n’a pas vécue ? Que deviennent ses joies et ses douleurs ? les pensées qu’il n’a pas eu le temps d’achever ? les actes qu’il n’a pas accomplis ? Où vont-ils ? »

Une réponse est donnée par le Dibbouk : l’âme d’un défunt parti trop tôt peut trouver refuge dans un autre corps. L’âme d’un jeune homme amoureux revient ici habiter le corps et l’esprit de sa dulcinée. Ni bon ni mauvais, il revient habiter parmi les vivants. Au grand dam du rabbin on l’imagine, qui va devoir tenter l’exorcisme et juger les vivants et les morts.

Migration des âmes, incarnation, kabbale ésotérique, esprits, on imagine bien toutes ces histoires au cœur des traditions populaires de ces communautés juives. Et une fois ces communautés détruites dans la Shoah, le Dibbouk et sa réflexion sur la vie non vécue est devenu en quelque sorte le symbole de ce judaïsme disparu. Une oeuvre simple à la portée universelle, à découvrir au MahJ à Paris jusqu’au 26 janvier 2025.

Le Dibbouk, exposition à découvrir au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme

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