« J’ai toujours adoré ces petits moments de calme avant la tempête » expliquait le cinglé Gary Oldman dans Léon avant de déclencher un déluge de feu.
C’est exactement ce sentiment que j’ai eu en découvrant cette vieille photo, récemment glanée sur un site de petites annonces, noyée parmi tant d’autres photos anciennes et vieux documents. Je ne sais cependant rien de l’histoire de cette photo qui n’est absolument pas de famille.
Une photo de classe presque banale. Filles, garçons, enfants sages et souriants. En noir et blanc. Quelques élèves absorbés par leur jeu d’échecs. Une jeune fille occupée à de la couture. Des enfants assis à leur pupitre à boulier. Au mur quelques portraits et posters écrits en hébreu. Une classe juive. Enfants et profs réunis dans leur salle de classe le temps d’un cliché. Un temps qui s’est arrêté. Un monde disparu, englouti.
Car seule certitude, indiquée au verso, cette photo a été prise en 1938 à Varsovie. La veille de la seconde guerre mondiale. Un vestige rare donc d’un monde qui allait disparaître détruit par un déluge de feu et la folie des hommes. Je ne sais rien du destin individuel de ces personnes, ni leurs noms ni leurs rêves. Ces visages anonymes faisaient partie de la plus importante communauté juive d’Europe avant son anéantissement. Peut-être certains ont-ils réussi à fuir à temps, à échapper à la folie nazie et la destruction de Varsovie ? Comme une furieuse envie de leur crier de fuir, de partir d’urgence. Mais où ? De nombreux polonais ont quitté leur pays pour se réfugier notamment en France. Où ces juifs étrangers ont été méthodiquement recherchés, traqués, pour être déportés et exterminés.
Bref en ce 27 janvier, à l’occasion de cette « Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste » j’ai simplement souhaité partager cette photo muette d’anonymes dont je ne sais rien mais dont l’histoire, les sourires et les regards me bouleversent.
Cette photo était accompagnée de deux autres photos des murs de la classe. Ne lisant ni l’hébreu ni le polonais, n’hésitez pas à indiquer en commentaires si ces images vous évoquent quelque chose.
Bonjour Nicolas, une trouvaille extraordinaire. S’il vous plait contacter le Jewish Hitorical Institute, le departement de genealogie a [email protected], ils lisent l’hebreu, le yiddish et bien sur le polonais. si vous ne l’avez pas deja fait. Ces photos sont un tresor et JHI devrait au moins en avoir connaissance. Bravo pour vos decouverte. Olivier
Bonjour Olivier, merci pour votre message, je ne connaissais pas ce JHI, je vais regarder.
http://netsdevoyages.car.blog/2021/03/18/faux-poivre-histoire-dune-famille-polonaise-monika-sznajderman-noir-sur-blanc/
Je te signal ce livre écrit à partir de photos en Pologne